LA LECTURE LABIALE
C’est une technique qui consiste à se servir des mouvements des lèvres,
de la langue et des joues de celui qui parle pour reconnaître les mots
qu’il prononce.
En effet, lorsque nous parlons, c’est-à-dire que nous émettons des sons
pour former des mots, nous réalisons des mouvements « articulatoires ».
Certains d’entre eux sont visibles, d’autres moins. Par exemple, le [i] se
reconnaît grâce au mouvement descendant de la langue, et le [k] lui est
essentiellement produit dans la gorge et par conséquent ne se voit pas.
Certains mouvements sont ambigus et peuvent se confondre comme le
[p], le [b], et le [m] ou encore le [t], le [d], et le [n]. Ainsi des confusions
peuvent exister, notamment entre « chapeau » et « chameau », ou
« gâteau » et « cadeau ». Ces ambiguïtés sont les « sosies labiaux ».
Cette pratique est très précise et demande beaucoup de concentration surtout au début. Elle est fatigante, il faut donc être patient et persévérant. Dans les premiers temps, l'enfant ne reconnaîtra sur les lèvres de son interlocuteur que les sons et les mots qu’il connaît déjà. S’il n’a jamais vu sur les lèvres un mot, il ne le reconnaîtra peut-être pas et ainsi ne sera pas en mesure de comprendre.
Ce principe de communication n’est souvent pas suffisant, il nécessite donc d’être complété par autre chose.
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LA LSF (Langue des Signes Française)
La LSF n’est pas une langue internationale contrairement aux idées reçues, mais propre à chaque pays, même s'il y a des similitudes. La particularité de toutes les langues signées est de pouvoir à la fois dire, grâce aux signes, mais aussi montrer des formes, des sentiments, des attitudes et des mouvements. Cette caractéristique facilite la communication entre les locuteurs de toute langue signée qu’elle soit « familiale », locale, ou encore nationale. La langue des signes internationale existe au niveau des instances européennes et mondiales de sourds.
La capacité à communiquer gestuellement est inscrite génétiquement en chaque être humain, mais elle se développe plus ou moins selon chaque individu. Quand un enfant naît sourd, il va essayer naturellement de se faire comprendre en désignant gestuellement les objets qui l’entourent, puis de les mimer pour les nommer. De la même manière, l’environnement familial va avoir tendance à utiliser davantage sa gestualité. Si l’enfant est encouragé dans cette voie et que ses propositions gestuelles sont comprises et accueillies pas sa famille et son entourage, il évoluera vers des propositions de plus en plus élaborées qui ont de nombreux points communs avec la Langue des Signes nationales. Il peut également être mis en contact avec la Langue des Signes Française dès son plus jeune âge dans des structures adaptées ou être accompagné par sa famille vers des lieux de rencontre ou de culture sourdes. Si ses parents sont entendant, ils peuvent apprendre la LSF afin de mieux communiquer avec lui, notamment grâce à des cours du soir. S’ils sont sourds et qu’ils communiquent en LSF, ils pourront lui transmettre naturellement leur langue et l’apprentissage de la LSF sera alors comparable à l’apprentissage du Français par un enfant entendant.
Les signes utilisés sont basés sur l’utilisation des mains, du regard et de l’espace de manière très précise : la forme des mains, leur emplacement, leur orientation et leur mouvement forment des signes qui correspondent à des mots. La direction du regard permet de visualiser les relations (actif, passif,…). La direction des signes correspond au temps : tourné vers l’arrière pour le passé, vers l’avant pour le futur et droit pour le présent. Le visage et le mouvement des épaules ou du buste sont aussi des indices pour exprimer des nuances du discours. Pour communiquer, certains sourds utilisent également les vibrations, par exemple en tapant sur le sol ou une table.
Cette langue signée est une langue visio-gestuelle, c’est-à-dire que la communication passe par la vue et par les gestes du visage, du buste et des membres supérieurs. Comme toutes les autres langues, elle véhicule une culture propre à elle-même : la culture sourde. Elle a été construite par des personnes sourdes et représente le monde centré plus particulièrement sur la vue et totalement ou partiellement coupé du son.
La LSF possède son propre vocabulaire et sa propre grammaire. La place des mots dans la phrase n’est pas la même. Cette langue est reconnue comme une langue à part entière (Article L312-9-1 du code de l’éducation).
L’alphabet dit « dactylologique » que l’on trouve très facilement sert uniquement à épeler des mots français quand cela est nécessaire au cours d’un échange.
La communication ne peut pas se fonder sur cette technique uniquement.
LE CODE LPC (Langue Parlée Complétée) :
Le code LPC permet de visualiser la totalité du message et ainsi d’éviter le problème des « sosies labiaux ». Ce code simplifie également l’apprentissage de la langue française écrite. Le principe du LPC est d’associer à chaque syllabe prononcée un geste de complément effectué par la main près du visage. On utilise la forme des doigts : 8 configurations représentent les consomnes, et la place des mains auprès du visage : 5 positions représentent les voyelles.
Ainsi, les syllabes qui ont la même image labiale (sosies labiaux) sont codées différemment, au contraire, des syllabes différentes sur les lèvres peuvent être codées de la même façon. C’est donc l’association de l’image labiale et du code manuel qui permet de reconnaître une syllabe sans ambiguïté, d’où le nom de code du langage parlé complété.
D’autres aides pour faciliter la communication :
Il est possible d'effectuer des gestes, d'avoir des expressions faciales évidentes, de faire des signes, de pointer du doigt… pour illustrer des paroles. L'apport d'un papier et d'un crayon, pour écrire ce qui est difficile à faire comprendre ou à comprendre, peut être nécessaire. Il faut également penser à toujours parler en face de la personne sourde, pour qu’elle puisse voir l'intégralité du visage et les lèvres qui bougent.
Pour l'interpeler, il est possible de le toucher, de taper sur la table où il se trouve, ou d'effectuer tout geste visible pour lui.






